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Les normes hygiéniques sont-elles respectées dans l’abattoir de Bagira ? La question vaut son pesant d’or lorsque l’on s’y rend. Cette infrastructure date de l’époque coloniale et n’était pas construite pour servir une population a connu une croissance exponentielle.

Dès que vous mettez les pieds dans cet abattoir, vous êtes accueillis par une odeur nauséabonde qui vous frappe à la gorge et vous repousse. Des quartiers de viande entiers sont déposés sur des blocs grisâtres en béton, à même la dalle. Une dalle qui sert aussi de banc pour les usagers du marché. Des centaines de grosses mouches et autres insectes non identifiés voltigent et dansent le tango au-dessus d’une mixture d’urines et de bouses des bêtes mammifères.

Il ne faut pas être un spécialiste en santé publique ou en hygiène pour se rendre compte que l’abattoir du marché central de Bagira est un cloaque. C’est un endroit sale, et surtout inapproprié, non seulement pour l’abattage mais également pour le dépeçage des vaches. C’est une question de santé publique puisque c’est cette même chair, que le soir, nous trouvons dans nos assiettes à la maison, dans les restaurants de la place, et dans les différents cabarets de la ville.

A ce propos, la présence des agents vétérinaires et inspecteurs du marché est omniprésente, mais leur silence reste assourdissant. Cette situation se passe sous l’œil indifférent de l’agent des services d’hygiène, occupés à taillader des bouts de viande pour « analyse ». Tous sont gratifies d’un kilogramme ou de 500 grammes d’échantillons de viande expertisée pour ne pas trop réfléchir sur la maintenance et la propreté du marché.

Selon le chef du marché David CITO NKUMBIRI, l’une des raisons qui expliquent l’état déplorable dans lequel se trouve cet abattoir, c’est sa vétusté. Le marché étant construit à l’époque coloniale, pour une population moins importante que celle de maintenant, il serait temps de se pencher sur la problématique de l’hygiène dans les marchés et de construire des abattoirs qui répondront aux normes modernes.

Il ajoute que les efforts sont fournis pour maintenir, tant soit peu, ce lieu propre.  Il demande aux autorités compétentes de leur prêter main forte afin de réhabiliter ce marché et ainsi permettre aux usagers de travailler dans des conditions optimales en vue de la protection de la santé des consommateurs.

Daniella Mudahama

 

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