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Vendredi 1er mai, l’humanité commémore la solennité de la journée  internationale des travailleurs.

 Dans la ville de Bukavu et dans certains coins de la province du Sud-Kivu, cette journée déclarée fériée, chômée et payée n’est pas, cette-fois marquée par des défilés. Le partage des bouteilles de boissons est réduit au néant. Le coronavirus perturbe l’ambiance festive.

Certains travailleurs et employeurs ne prennent pas en compte cette journée du 1er mai déclarée chômée et payée.

La plupart d’artisans vaquent paisiblement à leurs occupations de manière habituelle.

Il est donc perceptible qu’il ne sert plus à rien de rester à la maison en train de fêter alors que plusieurs personnes vivent au taux du jour en cette période de confinement.

« Si on reste à la maison, on risque de se sacrifier soi-même. On est obligé de travailler tous les jours pour avoir de quoi manger », indique une revendeuse des cartes prépayées.

Par contre, ceux-là qui travaillent dans le service de sous-traitance sont obligés de travailler même le dimanche. Pas besoin de s’absenter même un jour de la semaine.

« Nous travaillons dans des services privés. Et suite à ça, nous sommes dans l’obligation de travailler tous les jours pour trouver de quoi mettre sous la dent pour nos enfants et nous-même », s’exprime un agent de  gardiennage opérant dans la ville de Bukavu.

Seules les institutions de l’Etat ont appliqué cette mesure de la journée internationale du travail, qui est chômée et payée sur toute l’étendue de la république.

Les privées, les vendeurs et autres petits commerçants ont exercé leurs activités comme d’habitude.

« Les agents de santé n’ont pas de congé. Ils n’ont pas de temps mort. Ils doivent s’occuper des malades à tout moment et faire leur suivi », explique une infirmière qui voudrait aussi jouir de ce jour de méditation vus les défis qui entourent son métier.

La situation reste très précaire dans la ville. Les activités ne s’exercent pas normalement à cause de cette pandémie de coronavirus. L’argent ne circule pas.

Dans certaines entreprises, les employeurs restent catégoriques malgré les mesures de confinement décrété par le chef de l’Etat. Les agents sont contraints de travailler tous les jours. Et selon eux, la journée du travail est un jour comme tant d’autres.

« Nos chefs nous exigent de travailler tous les jours de la semaine. Nous vivons au taux du jour. Une fois s’absenter au service, le chef nous soustrait quelque chose sur notre salaire mensuel. Pour ne pas perdre le petit montant, on travaille sans repos », se lamente un agent de sécurité.

Selon le président interfédéral du Sud-Kivu, Kyalumba Lugano Padiry, le salaire minimum interprofessionnel garanti, Smig, en République Démocratique du Congo, est de cinq dollars américains par jour.

L’intersyndical invite les patrons et les syndicalistes à se rencontrer, en format réduit, pour échanger  sur les conditions sociales les concernant.

 

  • Joëlle Bufole

 

 

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