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Des foules en colère lynchent et tuent deux femmes et un homme en moins de 72 heures dans le territoire de Walungu.
Les victimes de cette vindicte populaire sont accusées entre autres de sorcellerie qu’une dame prétend pouvoir détecter et exorciser. Les boissons fortement alcoolisées coulent aussi à flots dans cette partie de la province du Sud-Kivu.

Le mardi 30 avril 2019, une foule en colère, tue, à coups de machette, une femme dans le groupement de Kaniola. Selon le noyau
local de la Nouvelle dynamique de la société civile (Ndsci), cette dame est accusée d’avoir ensorcelé un de ses voisins. Deux autres femmes indexées pour le même motif, échappent de justesse à la vindicte populaire. Elles se réfugient dans un poste de la Police Nationale Congolaise, Pnc.
La veille, le lundi 29 avril, la masse lynche à mort deux jeunes hommes dans le village de Ngando en groupement de Walungu. L’un
de ces garçons rend l’âme sur le champ. L’autre est entre la vie et la mort, interné à l’hôpital FSKI de Walungu. Il y a été conduit, le même
lundi, par les agents de la Police. Selon des témoins, ces deux jeunes venaient de voler deux vaches.

Une vendeuse d’ananas tuéeà coups de machette 

Le dimanche 28 avril, deux inconnus assassinent une vendeuse d’ananas à Mwendo, un village du territoire de Walungu. « Cette femme revenait du marché. Son corps portait des traces des coups de machette au niveau du coup », rapporte le chef du groupement
d’Ibona. Selon les participants à la revue de presse participative organisée par le journal Le Souverain Libre à Walungu Centre, une certaine Mama Mujakazi, une tenancière d’une chambre des prières, venaient d’accuser et de confirmer à la population que les deux dames tuées respectivement les 28 et 30 avril, étaient de sorcière. Celle originaire de Ngando aurait jeté le mauvais sort sur la fille de son voisin.

 La consommation des boissons fortement alcoolisées reprend de plus belle 

Entre temps, les boissons fortement alcoolisées recommencent à couler à flots dans le territoire de Walungu. Ces liqueurs ont été
confisquées et détruites pendant trois semaines. Leur consommation a ensuite repris de plus belle. Des particuliers les écoulent clandestinement et les vendent à n’importe qui sans tenir compte de l’âge et du sexe. Les Barca, Polo et Patron sont extirpés distraitement de cachettes. Les jeunes, vieux et les femmes sont servis contre les espèces sonnantes et trébuchantes », s’énerve un enseignant, sous le
sceau de l’anonymat, dans la revue de presse.

L’administrateur de territoire manque un moyen de transport

L’administrateur du territoire de Walungu, Jean Claude Lokuli indexe les dirigeants natifs du terroir et policiers. « Je suis devenu trop
bureaucrate. Je ne dispose pas d’un moyen de transport pour effectuer des descentes sur le terrain et combattre cette forme d’insécurité », se plaint-il. Selon lui, 145 véhicules destinés à l’itinérance de la territoriale traînent depuis l’année passé, 2018, au niveau du poste frontalier de Kasumbalesa.

Daniella Mudahama

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