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Début mai 2019, le Journal Le Souverain Libre organise deux revues de presse participatives dans les nouvelles villes d’Uvira et de Baraka, situées à plus de 100 kilomètres au Sud de Bukavu, le chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Plus de 160 personnes prennent une part active aux séances citoyennes qui portent sur la bonne gouvernance, la promotion de la femme et la redevabilité sociale.

Les membres de la société civile, l’administration territoriale, services publics, de l’armée et de la police accourent pour participer aux revues de presse participative que le Journal Le Souverain Libre organise à Uvira et Baraka. Les membres des clubs de lecture ainsi que quelques lecteurs du Journal sont de la partie. Les participants dépassent le nombre de 160 personnes. Les débats portent sur la participation de la femme aux instances de prise des décisions, les conditions des épouses délaissées par les conjoints, la redevabilité
sociale entre gouvernants et gouvernés ou autorités académiques et étudiants, le programme d’urgence de 100 premiers jours du
nouveau chef de l’Etat. Ces sujets sont tirés des parutions récentes du journal. Les échanges sont houleux.

La parité reste un voeu pieux

plaidoyer et les actions concrètes à mener pour hisser davantage la femme dans la sphère de prise de décisions ouvrent les débats. D’emblée, les participants échangent les expériences locales et nationales sur le niveau de participation et de représentativité
de la femme. Le tableau reste sombre. Les dames ne sont peu représentées dans les pouvoir législatif, exécutif et judiciaire ainsi que
l’administration publique, la parité constitutionnelle ressemblant à un voeu plutôt pieux. Les débatteurs recommandent que les réseaux des associations oeuvrant pour les droits de la femme organisent un plaidoyer stratégique d’envergure. Ils réclament que la loi
électorale ne prend pas en compte les listes électorales qui ne respectent pas la parité homme-femme, pour obtenir auprès du parlement et du Président de la République des mesures d’exécution des quotas réservés aux femmes notamment dans la mise en oeuvre effective de la décentralisation. Les dames devraient s’engager dans les partis politiques et y exercer un certain leadership. «Donnons la chance à la femme. Elle est capable. Il y a des cas probant. L’essentiel c’est de monter des stratégies pour que les femmes soient préparées à la gestion de la chose publique » s’écrie le journaliste de longue date à Uvira, Dominique Kalonzo, sous les applaudissements de
l’auditoire.

Des hommes abandonnent leurs épouses et enfants

L’amélioration des conditions de vie des femmes cheffes de ménage délaissées par leurs conjoints est le deuxième point abordé lors des
séances. Les participants sont unanimes « Les cas des maris qui abandonnent leurs familles sont légion au Sud-Kivu. Nous connaissons de
nombreuses femmes et enfants qui en souffrent. Ce phénomène interpelle l’Etat et les organisations qui oeuvrent pour le social.» martèle le délégué du Centre Béthanie, Léonard Chishugi.
Des pistes de solutions sont dégagées séance tenante dans les échanges. Il est recommandé entre autres que le pouvoir central communique clairement avec la province et le pouvoir local sur le plan national stratégique de développement, que le service des affaires sociales ainsi que celui de genre, famille et enfant élaborent régulièrement des plans inclusifs et proactifs pour la prise charge sociale, que la société civile plaide pour la dotation de deux services étatiques précités de moyens d’intervention pour la prise en charge des vulnérables et la lutte contre le chômage. Par ailleurs, les médias et les organisations de la Société civile devraient se focaliser sur la problématique de prise en charge des familles des militaires en missions prolongées et sur la réinsertion des démobilisés.
Ils devraient aussi vulgariser le code de la famille et sensibiliser les comportements acceptables dans les foyers.

Redevabilité sociale, gage du développement

La redevabilité sociale entre les gouvernants et les gouvernés ainsi qu’entre les autorités académiques et les étudiants est le troisième point inscrit dans les séances de la revue de presse participative que le journal « Le Souverain Libre » dans les villes d’Uvira et de Baraka. Et ce, autant dans la prise de décision que dans la mise en oeuvre, le suivi et l’évaluation.
« La population de Fizi s’indigne de certaines décisions prises par les dirigeants qui ne favorisent pas le développement de notre entité.
Les leaders sociaux ne sont pas consultés. Les besoins prioritaires ne sont pas cernés et considérés. Citons par exemple le cas du programme d’urgence de 100 premiers jours du président de la république qui vient de s’écouler. Sans implication de la base, il n’a y aura pas de développement, moins encore la paix sociale » dénonce un leader communautaire de Baraka. Les participants soulignent aussi
le faible niveau de dialogue et de la prise en compte des desiderata ou revendications. Les gouvernants ou dirigeants sont ainsi appelés à impliquer les leaders communautaires jouissant de notoriété et de légitimité dans leur milieu ou groupe pendant la prise de décision, le suivi et l’évaluation pour que les besoins prioritaires réels soient pris en compte.

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