Partout dans le monde, les réseaux sociaux distraient plus d’un des citoyens de ses devoirs premiers. Evitons pour autant de les traiter de fléaux, mais la Rd Congo a grand besoin que ses enfants travaillent assidument pour son développement. Or, ces deux prévenus sont venus, tant par les Smartphones que les ordinateurs, les en détourner. À l’école, les élèves ne sont plus appliqués ; dans les bureaux, les cadres et autres agents passent leur temps à des films, notamment. Et sur les chantiers, idem. Les lignes qui suivent sont celles du texte de la plainte d’une mère de famille : alors que son mari et ses enfants s’occupaient bien d’elle, aujourd’hui, il n’en est plus de même.
Monsieur le Président du Tribunal de Conscience, C’est avec beaucoup d’amertume que je vous saisis pour porter plainte contre les
nommés Facebook et WhatsApp, tous deux accusés d’avoir détourné mon entourage. En effet, Monsieur le Président, depuis que mon mari a connu ces deux inconnus, il passe toute la journée devant l’écran de son téléphone. Et moins de temps avec moi. La dernière fois que nous sommes allés en ballade, il était plus concentré sur son phone que sur sa compagne. Je le soupçonne déjà de me tromper avec
une autre, vu la façon dont il sourit seul tout le temps devant son écran, et l’introduction d’un code bizarre pour avoir accès à son
téléphone. Pire, ils ont contaminé mes enfants. Ils ne révisent plus leurs cahiers, ils passent leur temps à se filmer à longueur de journée sur toutes les positions. Ils causent tout le temps avec leur tata qui est à Washington et ne veulent même pas aller rendre
visite à leur soeur malade, qui habite juste derrière chez nous. J’ai constaté qu’ils passent leurs journées dans leur chambre et n’aiment
plus les sorties, ni causer ensemble comme avant. Si rien n’est fait d’ici peu, moi aussi, je vais me connecter comme eux.
Désormais, lorsque mes enfants rentreront à la maison, ils trouveront leur nourriture sur WhatsApp. Comme ça, ils vont manger avec
leurs amis du téléphone. Pour l’argent de poche des enfants, je vais filmer les billets et les envoyer par WhatsApp.
Voilà, Monsieur le Président. Il ne faut pas dire, après, que je n’ai rien dit. Je vous saisis par Facebook. Pour que vous puissiez reconnaître
les mis en cause. Car ils vont sûrement « liker » mon post. Facebookement…
Machozi Aminata Adaptation de François Cirume