
Plusieurs habitants de la province du Sud-Kivu ont été privés de tout service de transfert d’argent mobile le vendredi 4 juillet 2025, selon un communiqué de l’association des pourvoyeurs de ce service.
Les shops Airtel Money, M-Pesa (Vodacom), Orange Money et Africell money devaient être hors service suite à une grève générale déclenchée par l’Association des Agents de Transfert de Monnaie Électronique du Sud-Kivu A.A.T.M.E.S EN sigle.
Dans un communiqué du 3 juillet, cette structure dénonce la fermeture des banques, qui prive les agents d’accès au cash nécessaire pour assurer leurs services.
« Nous ne pourrions reprendre les activités que lorsque nos fournisseurs témoigneront de la capacité à fournir le cash sans condition », précise l’association, appelant ses membres à fermer leurs points de service pour éviter tout malentendu.
La grève intervient dans un contexte de tension croissante entre les opérateurs de télécommunications et les autorités provinciales. Ces dernières semaines, le gouverneur intérimaire du Sud-Kivu nommé par l’AFC-M23, Dunia Masumbuko, a imposé une série de mesures strictes : 1 Go est désormais fixé à 1.425 FC pour Africell, contre 2.850 FC pour Airtel, Orange et Vodacom.
L’offre mensuelle de 15 Go est maintenue à 10 dollars ; et 100 unités d’appel à 2.850 FC. L’obligation d’afficher des prix et la restriction de la vente des cartes SIM aux seuls points agréés complètent ces mesures.
En parallèle, tous les agents Mobile Money doivent désormais être identifiés à l’aide d’un gilet et d’un macaron numéroté à délivrer par une commission mixte regroupant les représentants du M23-AFC et les opérateurs. L’opération d’enregistrement est en cours, selon l’A.A.T.M.E.S., dans ses bureaux à Bukavu.
Les maisons de télécommunications ne sont pas épargnées. Airtel, Orange, Vodacom et Africell font face à un ultimatum de deux semaines pour s’acquitter de leurs arriérés fiscaux, sous peine de sanctions. Officiellement, ces mesures visent à « assainir le secteur et lutter contre les abus », selon les autorités. Mais la pression réglementaire, ajoutée aux problèmes de liquidité, étouffe peu à peu le fonctionnement du système.
Rappelons que plusieurs habitants dénonçaient les commissions jugées excessives imposées par les agents Mobile Money. Là où les frais de retrait devraient normalement varier entre 1 et 2 %, certains usagers se voyaient prélever jusqu’à 10 % du montant transféré ou retiré, selon l’appréciation de chaque point de service.
Une situation dénoncée par plusieurs habitants et jugent ce comportement des changeurs d’une escroquerie.
Pascal Boroto
