
Les organisations de défense des droits des enfants intensifient une réponse humanitaire au Sud-Kivu à la situation que traversent les enfants de suite à des combats qui poussent le déplacement des dizaines de milliers de familles.
Les enfants sont exposés aux violences, au recrutement forcé et aux abus sexuels alors que le conflit paralyse les écoles, les services de santé et l’accès à l’eau potable.
Le monde célèbre ce lundi 16 juin 2025, la journée mondiale de l’enfant africain avec un thème qui met l’accent sur l’importance de l’allocation de ressources financières adéquates pour garantir la protection et la promotion des droits de l’enfant en Afrique.
Selon le rapport des organisations de défense des droits des enfants au Sud-Kivu, du mois de juin 2025, la recrudescence des affrontements dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo force plus de 850 000 personnes dont près de la moitié sont des enfants fuient leur foyer.
Certains vivent dans des conditions précaires, abrités dans des écoles, des églises ou en plein air, avec un accès limité à l’eau potable, à l’assainissement, aux soins de santé et à l’éducation.
Les violences persistantes dans la province ont entraîné une forte augmentation des violations graves des droits des enfants.
Depuis janvier 2025, les cas vérifiés ont augmenté de près de 150 pour cent par rapport à décembre 2024. Ces violations comprennent des violences sexuelles, des meurtres, des mutilations, ainsi que le recrutement et l’utilisation d’enfants par des groupes armés.
L’organisation des nations unies pour l’enfance, l’UNICEF renseigne qu’au Sud-Kivu au début du mois de mars l’impact de la crise se fait sentir.
« J’ai rencontré des enfants non accompagnés qui ont trouvé refuge aux Cliniques Universitaires, des enfants qui ont tout perdu. Leur détresse est immense, et chaque jour sans une réponse humanitaire renforcée aggrave leur souffrance », alerte Jean François Basse, Représentant à intérim de l’UNICEF en RDC.
La fermeture de l’aéroport de Kavumu, à 25 kilomètres au nord de Bukavu, un point d’entrée cruciale pour l’acheminement des secours ainsi que la suspension des services bancaires compromettent les interventions sur le terrain, retardant les paiements et la distribution de l’aide.
L’éducation est aussi gravement affectée. Plusieurs écoles ont fermé, privant d’enseignement plus de 300 000 élèves dans la province.
L’UNICEF et ses partenaires intensifient leur soutien aux enfants et aux familles.
Les coalitions africaines de l’action mondiale contre la pauvreté organisent des actions simultanées pour la Journée de l’Enfant Africain.
Cette Journée de l’Enfant Africain est un événement annuel qui commémore le massacre des enfants de Soweto de 1976 par le régime de l’apartheid en Afrique du Sud. Les coalitions de l’action mondiale contre la pauvreté ont choisi cette occasion pour en faire la Journée Africaine du Bandeau Blanc et pour faire une demande régionale auprès des dirigeants des pays concernés afin qu’ils agissent immédiatement pour éradiquer la pauvreté extrême qui cause la mort d’un enfant toutes les 3 secondes en moyenne.
Patrick Cishibanji
