La condamnation de l’ancien Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, continue de susciter des réactions dans la sphère politique et sociale.Certains acteurs socio-politiques saluent cette décision judiciaire, qu’ils considèrent comme une leçon pédagogique pour les politiciens impliqués dans des détournements de fonds publics.
Ils se sont exprimés ce jeudi 22 mai, deux jours après le verdict rendu par la Cour constitutionnelle dans l’affaire du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.
Ne souhaitant pas que leurs noms soient cités, ces acteurs estiment que ce type de décision ne devrait pas cibler uniquement certains profils tout en épargnant d’autres.
Du côté du parti Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), la réaction est toute autre.
Dans une déclaration conjointe des fédérations du Sud et du Nord-Kivu, le parti dénonce un acharnement politique contre son président national, affirmant qu’il s’agit d’une instrumentalisation de la justice à des fins partisanes.
Le LGD appelle ainsi ses membres, sympathisants et la population congolaise à une ferme résistance, en invoquant l’article 64 de la Constitution, qui autorise les citoyens à s’opposer à tout pouvoir illégal ou oppressif.
La Ligue des jeunes du parti, par la voix de son coordonnateur John Ilunga, affirme que le procès est motivé par l’appartenance politique et régionale de Matata Ponyo.
Selon lui, l’ancien Premier ministre est sanctionné pour avoir refusé de rejoindre l’Union sacrée lors des consultations gouvernementales récentes.
Les cadres du LGD demandent à la justice de revenir sur sa décision, bien que cela semble hautement improbable.
Pour rappel, Matata Ponyo a été reconnu coupable du détournement de 156 millions de dollars américains, aux côtés de l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, ainsi que de 89 millions de dollars avec un prévenu sud-africain du nom de Globler.
Ces fonds étaient destinés au développement du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, situé à l’est de Kinshasa.
Héritier Bashige
