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Des entreprises chinoises s’allient ou dupent les creuseurs artisanaux à travers des coopératives pour exploiter de l’or dans les territoires de Mwenga et de Fizi. Et cela, souvent d’une manière illégale et officieusement clandestine. Certaines sociétés se métamorphosent et migrent d’un territoire à un autre. Des hommes armés attaquent un site et remettent la question des supercheries sur la table.

Cinq Chinois enlevés, un policier et un autre blessé. Tel est le bilan de l’attaque armée, le 20 novembre vers 23 heures, contre le camp de ces étrangers à Mukera, un site minier du groupement de Basimukuma-Sud, située à environ 20 kilomètres au Sud de Fizi Centre.

« Après des échanges des tirs avec les policiers de garde, des hommes armés ont réussi à enlever cinq Chinois et nous sommes parvenus à en protéger neuf qui sont qui sont en lieu sûr. Nous continuons les recherches pour retrouver les kidnappés. Si nous y allons avec brutalité, les otages risquent d’être tués », déplore le porte-parole du secteur opérationnel 2 des Fardc, le major Dieudonné Kasereka.

Le chef du bureau minier urbano-territorial de Fizi-Uvira, Mwando Kukaba renseigne que le camp des Chinois à Mukera appartient à Yellow Water Ressources qui s’est transformé, via Yellow Mining Ressources, en Beyond Mining représenté par Tong Hongwu sur place. Depuis juillet 2021, cette société chinoise, en partenariat avec la Coopérative minière pour le développement intégral (Comidi) exploite l’or dans la zone d’exploitation artisanale, la ZEA – 500.

Les alertes des habitants et les langages des armes et pourraient pousser les autorités à réagir. Yellow Water figure parmi les entreprises chinoises qui ont déjà payé une taxe de 373.11 $. Son document ne reprend pas la superficie qui serait l’un des soubassements de la taxation. Les responsables de l’antenne minière de Mutambala n’indiquent pas la somme payée en termes de taxe ou d’impôt vis-à-vis de la zone d’exploitation artisanale (Zea).

Yellow Mining Water suspendu dans Mwenga

Selon le rapport de la commission d’enquête sur l’exploitation illicite des minerais, les sociétés chinoises, Yellow Water s’occupaient ou s’occupent encore de l’extraction, du transport et la commercialisation des minerais dans le territoire de Mwenga. Cette société chinoise a quitté Mwenga avant sa suspension et sous la pression de Kamituga Mining et Oriental Ressources Congo (Orc), une autre entreprise chinoise, qui venait de signer avec cette filiale de Banro.

Le député provincial, Innocent Kababili se pose mille et une questions sur la manière de fonctionner des entreprises chinoises par rapport à l’Etat congolais, le volume de production et le plan de la traçabilité. « Nous n’avons pas pu accéder aux copies de contrats signés entre certaines sociétés minières chinoises et le gouvernement congolais », dévoile, l’air préoccupé.

Le chef du bureau urbano-territorial des mines de Mwenga confirme aussi ne les avoir jamais vus. Les responsables du Service d’assistance et d’encadrement de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (Saemape) affirment également ne pas voir les autorisations de travail des sociétés chinoises. Les services similaires d’Uvira – Fizi sont prévenue pour que l’histoire ne se répète pas.

Les supercheries se répètent

L’arrêté n°021/081 du gouverneur du Sud-Kivu avait suspendu, le 20 aout dernier, les activités de sociétés minières et leurs coopératives partenaires exerçant dans le territoire de Mwenga.

Il s’est agit des sociétés concernées par cette mesure qui sont BM Global Business Sarl (site de Mbelekelo), Congo Blueant Mineral (CBM), (site de Kitumba), avec sa coopérative partenaire COMIBI, Oriental Ressources Congo Sarl ORC sur les alluvionnaires dans la rivière Zalya ( Kabogi, Sugulu, Mitobo, Ngoyi), Yellow Water Ressources et Groupe Crystal avec Lutonde à Sugulu et Mitobo, New Oriental Mineral sarl avec sa coopérative partenaire Mungu ni Jibu,

La coopérative Lutonde travaillait illégalement dans la concession de Kamituga Mining avec Groupe Crystal et en complicité avec certains ressortissants de Mwenga. Yellow Water s’était allié à la même coopérative. ‘’Mungu ni jibu’’, qui est en partenariat avec Lugushwa mining, qui voulait s’allier avec New Continental, une entreprise Chinoise qui a aussi fermée ses valises. Comibi travaillaient avec Blueant Mineral, le pionnier Chinois dans le secteur et qui a opérée sous silence pendant des années, avouent quelques sources sur place.

La question qui demeure dans les esprits est de savoir comment une société peut si facilement se métamorphoser et se retrouver entrain d’opérer dans une autre zone et sous le nez des autorités.

Il est évident que les preuves de complicité avec certaines autorités facilitent ces mouvements d’un endroit à un autre. Entre temps les sociétés partenaires avec les filiales de Banro se sentent injustement indexé par une mesure prise sous pression et sans connaissance totale de la réalité sur le terrain.

« A Mwenga, 449 grammes d’or auraient été produit pendant deux mois » avoue Bienfait Bisimwa, qui travaille avec Yellow Water Ressources soulignant que cela représentait une perte énorme par rapport au coût global d’investissement.

A la date de l’édition du rapport d’enquête entreprise par un groupe de députés provinciaux dans le territoire de Mwenga, c’est-à-dire septembre 2021, la même société Yellow Water se focalisait sur d’autres activités dans la chefferie de Lwindi.
Elle se trouvait dans sa phase terminale de recherches pour l’exploitation des alluvionnaire. Jusque-là, la confusion demeure.

• Egide Kitumaini

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