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La femme du territoire de Fizi dénonce certaines coutumes discriminatoires et rétrogrades dont elle est victime. Ces antivaleurs l’empêchent d’être une propriétaire de la terre au même titre que l’homme. Au 21ème siècle ces pratiques ségrégationnistes demeurent une réalité au sein de la communauté.

La femme de Fizi rêve posséder son propre champ. Ce, au même le titre que l’homme. Malheureusement sont rares, les familles qui acceptent que la femme deviennent héritière de droit ni de fait.

Les seuls grands propriétaires fonciers restent des hommes. « Posséder un domaine dont les documents indiquent une appartenance féminine reste un grand rêve dans différents coins de ce territoire du Sud Kivu » indique Ngandja Amisi, un habitant de Baraka.

Certaine femmes voudraient renverser la tendance.

Plusieurs indices démontrent vraisemblablement que la femme a du mal à accéder rapidement à différentes ressources.

C’est tels que des intrants, du savoir, l’accès aux services financiers, aux marchés et autres possibilités devant ajouter de la valeur à sa vie économique, sociale, politique, professionnelle, caractérielle et émotionnelle.

C’est au cours d’un atelier de renforcement des capacités organisé par le Programme de Secours aux Vulnérables et Sinistrés, PSVS qu’une femme en provenance de Fizi accepte de dévoiler ce qu’elle a vécu dans son terroir.

Des témoignages donnés au cours de ce grand rendez-vous avec le savoir constituent une leçon en faveur de son équipe ainsi que celle des organisations partenaires membres du consortium affilié au projet ‘’Ujamaa, Udongo na Ufugo kwa ajili ya amani’’.

Il découle des engagements des participants qu’il est impérieux de réaliser une meilleure prise en compte d’intégration du genre dans différents programmes ainsi que dans la mise en œuvres  des activités.

Des échanges entre les femmes et les hommes au cours de cet atelier démontrent que les stéréotypes, les préjugés, certaines normes sociales et pratiques discriminatoires à l’égard de la femme et de la fille s’sévissent dans différents groupements situés dans la plaine de la Ruzizi, à Fizi ainsi que dans les hauts et moyens plateaux.

D’une manière générale, les relations de genre au sein des ménages et dans les communautés ne sont pas équitables. Les hommes considèrent les femmes comme étant des personnes reléguées au deuxième plan et ne bénéficient d’aucun avantage reconnu par la loi.

Elles subissent régulièrement des violences liées au genre. Elles sont marginalisées et sont traitées avec inégalité.

Le plus souvent, elles se voient spoliées de leurs biens familiaux (champs, bétails, dot de sa fille…) issus de l’héritage de son feu mari,…

Ce phénomène s’observe le plus souvent chez des veuves. Cette discrimination s’observe aussi dans la représentativité au sein des structures de prise de décision. C’est par exemple des mouvements associatifs, des structures intra et intercommunautaires et autres cadres de concertation communautaire. 

Christine N. habitant dans le territoire de Fizi demande aux gouvernants d’entreprendre des réformes visant à donner aux femmes les mêmes droits lorsqu’il s’agit des ressources économiques ainsi qu’à l’accès à la propriété et au contrôle des terres.

En son article 14, la Convention des Nations Unies sur l’élimination des toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes stipule que : « Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées pour éliminer la discrimination à l’égard des femmes dans les zones rurales afin d’assurer, sur la base de l’égalité de l’homme et de la femme, leur participation au développement rural et à ses avantages et, en particulier, ils leur assurent le droit d’avoir accès au crédit et aux prêts agricoles, ainsi qu’aux services de commercialisation et aux technologies appropriées, et de recevoir un traitement égal dans les réformes foncières et agraires et dans les projets d’aménagement rural.

  • Claudine Lumvi.

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