C’est à plus tard que le ministre Willy Bakonga remet la rentrée scolaire et académique 2020-2021 en République Démocratique du Congo. Cette mesure prise dans la réunion bipartite Epst-Inrb est qualifiée d’aventureuse par quelques parents de Bukavu.
« Ils se réunissent à cinq cent au sein de l’hémicycle nationale. Ils nous interdisent de nous réunir à cinquante ». Cette réaction surprenante d’un parent de Bukavu dévisage que les autorités qui ont en charge l’enseignement dans leurs attributions auraient un plan maffieux vis-à-vis de l’éducation des élèves et étudiants congolais : « les sacrifier, le temps que les leurs étudient dans des bonnes écoles en Europe, aux Etats Unis et en Asie », pense M. Mapenzi
Face à la deuxième vague de la crise due au covid-19, la RDC impose un couvre-feu et des mesures sanitaires strictes. C’est notamment le port obligatoire des masques dans des lieux publics. L’objectif est de freiner l’expansion du virus à couronne.
Par ailleurs, un questionnement reste pendant sur les lèvres de plus d’un observateur. Le nouveau virus n’est actif qu’entre 21h et 5h ? Y a-t-il observance de la distanciation physique dans les marchés ? Si non, y a-t-il possibilité de contamination ? Quid des églises qui œuvrent en toute quiétude ?
Cette panoplie de questions fait réfléchir. Plusieurs concitoyens vont jusqu’à douter de la crédibilité du message donné par des officiels en rapport avec la présence de coronavirus dans certains coins du pays.
Le comité multisectoriel de la riposte à la pandémie interdit des rassemblements de plus de dix personnes. Ce, au moment où à l’assemblée nationale, dans des églises, aux marchés, ce nombre multiplié par mille s’y rencontrent et n’observent pas les mesures sanitaires ainsi que la distanciation sociale.
Willy Muhimuzi, activiste de la société civile demande aux autorités de lever rapidement ces mesures qui selon lui, discrimine une catégorie de personnes : les élèves et étudiants.
Pour sa part, Clarice Abedi, actrice sociale résident à Bukavu, considère le silence des parents face à cette décision comme une complicité. Elle pense qu’il aura pour résultat l’affaiblissement des capacités des jeunes congolais, notamment les élèves et étudiants. Selon elle, cette façon de faire compromet l’avenir de la jeunesse, du pays, en ce sens que « la jeunesse est l’avenir de demain ».
Depuis plusieurs années, les élèves suivent les cours de manière disparate. Plusieurs interruptions dues à la crise sanitaire, à la grève ont été observées.
Le calendrier scolaire n’est pas respecté. L’année passée, certains élèves ont monté de classe sur base d’une moyenne des points obtenus au premier trimestre.
Comme si cela ne suffisait pas, l’arrêt brusque des cours intervient en pleins examens, juste avant les fêtes de fin d’année, comme si la résurgence du virus de covid-19 était seulement cruelle aux seules écoles et universités.
Alors que la RDC n’a signalé que 14.942 cas de contamination et 364 décès liés au coronavirus depuis le début de l’épidémie, officiellement déclarée en mars, le pays connaît une augmentation constante du nombre de cas ces dernières semaines.
Le pays a enregistré mercredi 30 décembre 2020, 345 nouvelles infections quotidiennes, dont la majorité à Kinshasa.
« Jusque-à-quand les parents vont arrêter d’observer impuissamment les théâtres de chez nous en RDC » ?
· Egide Kitumaini