Plus de 8 mètres séparent désormais les détenus et leurs visiteurs. Mais il est difficile voire impossible d’éviter les attroupements dans un pénitencier surpeuplé.
La prison centrale de Bukavu applique scrupuleusement les mesures prises par la haute hiérarchie pour lutter contre la propagation de la pandémie à coronavirus.
Le directeur de ce pénitencier, le major José Tumba, l’affirme, ce jeudi 26 mars 2020, la main sur le cœur, dans son bureau sur l’avenue de la presse, dite aussi Pageco, dans la commune d’Ibanda.
Selon lui, le mode des visites aux détenus a changé. Huit mètres ou plus séparent désormais les prisonniers de leurs visiteurs, pour se passer la nourriture ou pour échanger.
Cette prison n’a pas encore reçu, du gouvernement, des équipements appropriés pour barrer la route au Covid-19. Certains partenaires, notamment la Monusco, viennent de donner 25 kilogrammes de chlore solide.
La prison centrale de Bukavu héberge plus de 1 800 détenus alors qu’elle n’a que la capacité d’en recevoir 500. Difficile de limiter les attroupements de plus de 20 personnes.
« Nous avons un kit que nous utilisions pour la riposte contre la maladie à virus Ebola. C’est ce kit que nous utilisons jusqu’à présent pour lutter contre la pandémie Coronavirus. Nous espérons avoir, dans l’avenir le plus proche, les outils nécessaires pour nous prévenir contre le Covid-19. La pandémie est là ! Elle rode au dessus de nous comme l’épée de Damoclès. Il faudra que le gouvernement renforce les mesures de prévention ». explique le major José Tumba.
Le directeur de la prison centrale attend à deux bras les interventions du gouvernement ainsi que les aides des personnes morales et physiques de bonne volonté.
Le major Tumba demande à la population de Bukavu de respecter scrupuleusement les mesures d’hygiènes. Parce que, selon lui, la maladie de coronavirus tue n’importe qui et n’épargne personne.
Georges-Ulysse Kitoka et Loïc Mambo