Caritas Développement Bukavu tient à impliquer les autorités locales et les forces de sécurité dans la lutte contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. La justice militaire prévient que tout commandant est responsable des violences commises sur les détenus à son poste ou dans sa juridiction. Le Sud-Kivu peut devenir une province sans torture à l’horizon 2021.
L’auditeur supérieur près la cour militaire de Bukavu, le lieutenant-colonel Théo Wawina Bansomi, et le commissaire supérieur adjoint de la Police nationale congolaise (Pnc / Sud-Kivu, Kileyi Bituka, montent à la tribune de l’hôtel Basile Lodge de Walungu. Air sévère, ils admonestent l’auditoire composé de plus de cinquante personnes, allant des chefs de chefferie à ceux des sous-villages, des commandants de l’armée et de la police jusqu’aussi aux sous-villages, des officiers de police judiciaire civils, policiers et militaires à compétence générale et spéciale.
Tout commandant est responsable
« Tout commandant est responsable des tortures subies dans sa juridiction. Il peut s’agir des violences corporelles et des injures », martèle le haut magistrat militaire. « Un civil a dû passer trois mois dans un hôpital suite aux tortures lui infligées dans le cachot d’un commissariat dans la commune de Kadutu à Bukavu. Ça ne peut pas continuer ainsi », prévient le commissaire supérieur adjoint.
Ces invectives clôturent le 24 août un séminaire de formation débuté le 21 du même mois à Walungu Centre dans le territoire du même nom. Caritas Développement Bukavu dispense depuis peu de formations à des autorités locales et forces de sécurité sur le cadre légal national et international sur la torture et autres PTCID. Le cadre national se base sur la loi n° 11/008 du 9 juillet 2011 portant criminalisation de la torture en Rd Congo et international sur la convention des Nations unies du 10 décembre 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (Ptcid).
Caritas entend entre-temps continuer les formations des autorités locales et forces de sécurité sur le cadre légal national et international interdisant la torture et les Ptcid à Lugendo, Ishungu, Bunyakiri, Kalonge et Nindja ou Kalonge pour échanger les expériences des uns et des autres sur leur implication contre ces violations des droits humains au Sud-Kivu. La première phase du programme court jusqu’à la fin du mois de septembre pour interpeller environ 400 autorités locales et éléments des forces de sécurité. A cette allure, il y a espoir que la province soit sans torture à l’horizon 2021. Cette activité est co-financée par l’Union Européenne et Caritas Espagne.
- Kibwana Iyanho