Après les catastrophes des pluies diluviennes que le territoire d’Uvira a connues de décembre 2017 à mai 2018, une période sèche est intervenue. En novembre 2018, la saison pluvieuse a repris. Dès lors, des pluies torrentielles s’abattent fréquemment sur Uvira. Ce phénomène naturel ne se déroule pas sans incidents considérables sur la
population et sur la nature. Les humains emportés, les maisons écroulées Fin novembre dernier, trois personnes
ont été emportées par les eaux de pluie à Kalungwe. La rivière portant le même nom a débordé de son lit habituel. Il s’est créé d’autres lits entre les maisons d’habitation.
Tellement les eaux apportaient de grosses pierres avec elles, des maisons n’ont pas résisté à ce passage exceptionnel. Plusieurs, parmi ces dernières, se sont écroulées entièrement. D’autres ont été inondées. La route nationale N° 5 en
danger Les rivières Narumanga, Kamongola, Rozozi, Kivovo, Kabimba et Kanyabululu ont prouvé de quoi elles sont capables. Au niveau de l’Institut Zawadi ya Raïs, en plein centre de la cité d’Uvira, la rivière saisonnière Narumanga
a craché une boue épaisse. La circulation y est perturbée. Les engins roulants se sont frayé un passage à la tangente. Entretemps, les eaux de pluie amenées par ce collecteur affaissent la route à ce même endroit susmentionné.
Narumanga est le grand collecteur dans la cité d’Uvira. Il transperce le quartier Songo.
Un peu plus loin de là, à l’entrée du port de Kalundu, la rivière saisonnière Kamongola ne laisse pas,
non plus, la chaussée tranquille. Elle ronge considérablement la route, tout en y déversant une boue épaisse. Signalons que, comme on le dirait pour Narumanga, Kamongola n’est pas à son premier forfait. C’est bien elle qui a causé un éboulement historique pendant les années 2000 à Uvira. Des milliers de maisons, véhicules et familles
ont été englouties par la montagne. A Kabimba, ce sont de grosses pierres, qui bouchent le pont en béton nouvellement construit. Ce pont n’est même pas encore inauguré. Là, les eaux de pluies qui sont emporté de très grosses pierres. En plus, ces eaux puissantes ont scié les foyers de ce pont. Dans cet état, une pluie diluvienne suivante risquerait d’endommager complètement ce pont. Kanyabululu, Kivovo et Rozozi n’ont pas été de reste. Elles ont ravagé la nature. Mis à part la création de bourbiers et le creusement de leurs lits sur la chaussée, elles ont dévasté les champs et occasionné des érosions. Des mesures sérieuses et durables doivent être prises Il est vrai que le boisement contribue à la maîtrise des catastrophes naturelles. Néanmoins, il ne suffit pas. Ces rivières provoquent
ces dégâts alors que des arbres poussent en nombre suffisant le long de leurs lits habituels respectifs. Il y a, donc, de quoi s’interroger sur les solutions durables à mettre en oeuvre pour sauver des vies et des biens.
Sylvain-Dominique Akilimali