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Dès la décision de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) de se servir d’une machine à voter en vue des prochaines élections en Rd Congo, l’opposition, principalement, avait rendu publique sa détermination à s’opposer à ce recours, qu’elle jugeait illogique, dès lors que la loi électorale, n’y faisait la moindre allusion à la base. Mais récemment, deux des principaux partis politiques de ce camp ont, à la surprise de tous, tourné
casaque. On ne peut en effet pas comprendre que les deux formations de l’opposition reconnues comme les plus importantes notamment l’Udps (Union pour la démocratie et le progrès social) de Félix Tshisekedi et l’Unc (Union pour la nation congolaise) de Vital Kamerhe  se soient contredit.
On conçoit mal comment des hommes politiques aussi solidement reconnus dans un pays tel que la République démocratique du Congo parviennent à ainsi réfuter leurs propres engagements envers la nation.
Comment faudrait-il, dès lors, apprécier la valeur de ces personnalités ?
D’autant qu’il ne faut surtout pas perdre de vue que la Ceni avait pris l’option d’utiliser la machine à voter à un moment où son impartialité était déjà remise en question, notamment par certains représentants de l’opposition et des diplomates occidentaux à l’Onu, qui avaient sonné l’alerte sur le fait que ces appareils étaient susceptibles de favoriser la fraude, et avaient fait part de leurs préoccupations quant à la confidentialité du vote.
En effet, l’emploi de nouvelles technologies de ce genre représente un risque en raison, notamment, de l’insuffi sance d’infrastructures. Mais il faut également prendre en compte le fait de l’illettrisme dramatique des électeurs congolais et le fait que la plupart d’entre eux n’aient jamais vu ne fût-ce qu’un écran de télévision. Dès lors, comment pourrait-on compter sur eux pour pouvoir jurer de la pertinence des résultats d’un scrutin organisé sur ces bases, alors que la vue de l’écran tactile de ces machines à voter ce sont des ordinateurs, rappelons-
le… – les aurait sérieusement intimidés dès le départ ? De plus, relativement à la logistique, estime-t-on possible de pouvoir parvenir à servir le pays tout entier pour ce qui est des machines à voter seulement, sans tenir compte de ce matériel que l’on doit répandre sur l’ensemble du territoire national, villes autant que villages compris (pour rappel, il s’agit de quelque 2.345.410 km2 !), ainsi que de s’assurer d’une sécurité optimale le long des millions de kilomètres
de frontières entre la Rd Congo et les neuf Etats voisins, tout le long du processus électoral. Pour rappel, certains de ces Etats avaient été snobés par Joseph Kabila, et par la suite, avaient menacé la Rd Congo de sanctions au cas où ils ne verraient pas clair dans les élections au Congo-Kinshasa. Car, rappelons-nous, la sécurité en Afrique centrale
est fort dépendante de la situation politique au Congo-Kinshasa. Et ne perdons pas de vue qu’une grande majorité du territoire de la Rd Congo est dépourvue de la moindre voie de communication, et que ce sont quelque 70% du territoire congolais qui sont recouverts par la forêt dense.
On se rend bien compte de l’illogisme des acteurs politiques congolais. Car les élections vers lesquelles ils promettent de nous amener sont, à première vue, parfaitement ratées. Et ainsi, appellent-elles à une contestation certaine. C’est malheureux, pour nous !

La Rédaction

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