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question foncière, on constate, à partir de la participation à ce  forum, qu’elles ne sont pas suffisamment  représentées. Cet avis  est de Mme Venantie Bisimwa, paneliste au cours du forum interprovincial  pour la production du  projet de document de politique  foncière nationale, ce mardi 6 novembre 2018.  Venantie Bisimwa fustige le fait que la salle soit masculinisée,  alors que le ministre national des  Affaires foncières, au cours de son  allocution d’ouverture, avait promis  de tenir compte du genre, en  insistant sur la place de la femme  dans la prise de décision dans  l’exécution de la réforme de la loi  foncière. Pour elle, la femme paysanne,  surtout, figure au nombre  des premières victimes des  conflits fonciers. Son point de vue  est d’une importance capitale.  « Je suis très étonnée de constater que sur environ quatre cents  participants, il n’y a pas plus de dix  femmes dans ce forum, alors que

naturellement, la femme est liée  à la terre. Est-ce que ces hommes  qui sont ici peuvent me prouver  qu’il y a seulement ces quelques  femmes présentes, ici, dans tous  le pays, pour défendre la cause  des femmes ? A mon humble avis,  les femmes devraient être les  plus représentées, pour parler de  conflits qu’elles gèrent en matière  foncière », a-t-elle regretté.

Les peuples autochtones, quant  à eux, ont réclamé leur réintégration dans les forêts que sont les  terres de leurs ancêtres, comme  premiers occupants de la République  démocratique du Congo.  Pour eux, à l’occasion de la révision  de la loi, le peuple autochtone  doit d’être réhabilité dans ses  droits. « Les forêts sont l’habitat  des peuples pygmées, il faut qu’en

élaborant le document de réforme  de politique foncière nationale,  le gouvernement réhabilite ces  peuples dans leurs droits. Ces forêts ont été classées par l’homme, c’est une loi, et cette loi peut être révisée à n’importe quel moment. La forêt, c’est l’habitat du peuple

autochtone. Si on insiste sur la  politique foncière en RdC, c’est parce que cette loi doit être révisée  par rapport aux aspirations  des communautés. Nous insistons  là-dessus, il faut que les peuples autochtones pygmées soient réhabilités  dans leur droits », a insisté  Bawela. Ces propos sont de Joël  Bawela, coordinateur de l’Ong Initiative pour la Gestion durable  de l’Environnement et défenseur  des droits des Pygmées. » Pour Josué Aruna, le président

de la Société civile environnementale,  néanmoins, il est impossible  que le pygmée rentre dans les forêts,  car plusieurs d’entre celles-ci  sont parmi les aires protégées de  la République. « Il sera difficile de faire revenir  les peuples autochtones dans  les aires protégées, et déjà classées.  Les mécanismes que nous  cherchons, c’est de voir comment

développer ces communautés, qui ont été expropriées de leurs terres  et qui vivent en dehors des aires protégées, mais sans terres. Maintenant, il faut que l’État congolais,  avec la reforme de cette politique foncière, réfléchisse comment les  installer dans les périphéries de  ces aires protégées, tout en mettant  en place des mécanismes  d’appui et d’investissement dans des paysages forestiers qui vont accompagner ces communautés, qui ne bénéficieront plus de ces

terres expropriées et qui servent  la République en termes d’aires  protégées », a expliqué Josué Aruna.

Pour rappel, c’est depuis ce  lundi 5 novembre 2018 qu’a été  lancé un forum de trois jour sur la reforme politique foncière nationale. Il a pour objectif de mettre  les communautés congolaises  ensemble pour produire un document  de la réforme foncière ou  la révision de la loi du 20 juillet  1973. Ce forum regroupe tous les  ministres des Affaires foncières  et certains agents commis au secteur  foncier de la Rd Congo des 26 provinces que compte le pays. Ces

assises se tiennent à l’hôtel Panorama, à La Botte, en commune  d’Ibanda, avec l’appui  financier  de la Coopération Suisse, et d’un autre côté l’habitat, en collaboration avec le ministère national des  Affaires foncières.

 

Claudine Kitumaini

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