Quelques jours après la signature de l’accord de paix de Washington, la Société civile du Sud-Kivu alerte sur une dégradation accélérée de la situation sécuritaire dans plusieurs zones de la province.
Dans un communiqué publié le samedi 06 décembre, elle dénonce une multiplication des offensives sur les lignes de front, en contradiction directe avec la signature de l’Accord de paix de Washington à peine signé la semaine passée.
Selon les informations recueillies par cette structure citoyenne, des renforts de l’AFC-M23 ont traversé Bukavu et Kamanyola à la veille de la signature de l’accord. D’autres mouvements ont été signalés au Nord-Kivu, vers Walikale et le secteur d’Osso Banyanga.
Le document évoque « une intensification des combats » sur plusieurs axes, notamment Kamanyola, Katogota, Mutarule, Kaziba, Civanga et Bunyakiri.
La Société civile dénonce des bombardements à l’artillerie lourde, l’usage de drones kamikazes et des tirs qui ont atteint des civils, dont des élèves touchés en pleine salle de classe à Murhesa.
Elle cite également des destructions de marchés et d’infrastructures essentielles, ainsi qu’un nouveau déplacement massif de la population vers le Rwanda, le Burundi et les localités voisines.
Selon les signataires, la situation met en lumière l’incapacité du gouvernement à protéger Bukavu, Goma et les zones sous pression. Le communiqué reproche au Chef de l’État d’avoir validé l’accord de Washington « sans obtenir le retrait préalable des troupes rwandaises », contrairement à la résolution 2773 des Nations unies.
Face à cette escalade, la Société civile formule plusieurs demandes. Elle appelle le président Donald Trump, médiateur de l’accord, à exiger la cessation immédiate des hostilités et le retrait des forces rwandaises du territoire congolais. Elle plaide également pour des enquêtes urgentes afin d’identifier les auteurs des bombardements sur les zones densément peuplées.
Elle demande à la communauté humanitaire de renforcer l’assistance aux milliers de déplacés sans aide, ainsi qu’une protection accrue des blessés et des familles en détresse.
Le communiqué se termine par un appel à la cohésion nationale. La Société civile estime que la convocation d’un dialogue national inclusif par le Président de la République devient indispensable pour « réunir les forces vives du pays face à la menace qui pèse sur la souveraineté nationale ».
Pascal Boroto