Dans le territoire de Kalehe, sur l’axe Chivanga–Bunyakiri, le passage d’un être humain a désormais un prix.
Des hommes armés qui contrôlent ce tronçon exigent entre 2000 et 3000 francs congolais à chaque passager, selon leur humeur.
« Toute personne ayant une tête paie », témoigne un conducteur de moto qui emprunte régulièrement cette route à l’ouest du Sud-Kivu.
Personne n’est épargné, que ce soit les femmes enceintes, les personnes âgées, les malades ou celles vivant avec un handicap.
Sur les 50 kilomètres reliant Chivanga à Bunyakiri, une quinzaine de barrières sont tenues par des groupes armés, certifie une source locale qui a requis l’anonymat.
Les passagers sont arrêtés, fouillés, puis contraints de payer avant de poursuivre leur chemin.
« Ici, le prix d’un passage n’est pas vraiment connu. Il n’y a plus de loi, seulement des armes », déplore un commerçant de Chivanga.
Pour les voyageurs réguliers, cette route est devenue un véritable parcours d’extorsion.
Pascal Boroto