Les agriculteurs, surtout des femmes, peinent à cultiver, semer, sarcler et moissonner leurs champs dans certains territoires du Sud-Kivu.
Le non accès aux champs risque de provoquer une crise alimentaire et bloquer le développement des milieux ruraux après avoir provoqué un exode rural massif observé actuellement.
Ce sont des hommes en armes qui moissonnent les champs à la place des propriétaires qui les ont semés et entretenus. Certains produits de champs pourrissent même à défaut d’être récoltés.
Nous sommes presqu’en pleine saison culturale et de semence ; mais les agriculteurs sont empêchés de se rendre aux champs à cause de l’insécurité.
Elles n’ont pas seulement peur des bruits d’armes mais aussi des bottes. Certaines d’entre elles qui osent aller aux champs sont menacées, tracassées et violées par des hommes porteurs d’armes.
La monitrice agricole du marais de Nyamunve en groupement de Cirunga, le territoire de Kabare , M’Cibonga vient d’alerter sur la situation ce mardi 2 septembre 2025.
Selon elle, cette situation d’insécurité bloque non seulement l’agriculture mais elle provoque aussi le vol des bétails par les hommes en armes.
Selon notre source, dans le groupement de Kagabi en territoire de Kabare, ces femmes sont nombreuses qui cultivent aux alentours du PNKB, lieu où les Wazalendo ont fait un campement. Même situation pour les femmes des groupements de Kaniola, Mulamba et Burhale dans le territoire de Walungu. Les mêmes hommes en armes et auteurs des tracasseries se donnent aussi le lux de récolter dans les champs où ils n’ont pas semé.
La société civile condamne fermement cette pratique qui amplifie les souffrances qu’endurent les femmes de la partie Est de la République démocratique du Congo.
Cette situation n’est pas seulement sécuritaire mais également économique. Des femmes ne cultivent et ne sèment plus. La famine est prévisible car le champ demeure l’activité principale dans les milieux ruraux.
Héritier Bashige
