Les défis liés à la gestion de la santé menstruelle demeurent un problème majeur dans plusieurs communautés, où de nombreuses filles sont contraintes de manquer l’école pendant leurs règles. Cela affecte leur éducation et leur bien-être général. Dans ce contexte, Uwezo Afrika Initiative et la synergie des femmes pour la paix et la réconciliation des peuples des grands lacs, Spr appellent à une approche fondée sur les droits pour améliorer la gestion de l’hygiène menstruelle dans la province du Sud-Kivu.
L’organisation Uwezo Afrika Initiative et Spr ont organisé une réunion de plaidoyer et d’échange le mardi 17 décembre 2024, dans la salle de réunion de RAPDI, à côté de l’Institut Mushere, dans la commune d’Ibanda, à Bukavu. Cette rencontre a réuni des autorités sanitaires provinciales, des acteurs de la justice, des journalistes et des défenseurs des droits des femmes.
L’objectif principal de la réunion était de promouvoir l’adoption d’une politique provinciale sur la santé menstruelle, fondée sur une approche respectueuse des droits humains.
La rencontre s’inscrit dans le cadre du projet intitulé « Briser la stigmatisation et les tabous : La santé menstruelle, une question de droits de l’homme au Sud-Kivu », financé par l’organisation Medicus Mundi.
Selon Marie-Thérèse Cito, responsable du département de la santé sexuelle et reproductive de Uwezo Afrika Initiative, l’objectif était de présenter et d’amender la note de plaidoyer concernant une politique provinciale sur la gestion de l’hygiène menstruelle.
Depuis des décennies, les questions liées à la santé sexuelle et reproductive, notamment la gestion des menstruations, sont des sujets tabous dans de nombreuses communautés, créant des mythes et des stéréotypes qui impactent négativement la santé des filles et des femmes, en particulier les adolescentes, a expliqué Marie-Thérèse Cito.
Elle a souligné que les mythes entourant les menstruations jouent un rôle clé dans la manière dont les femmes sont perçues au sein de la communauté et influencent également l’image que les filles ont d’elles-mêmes. Certaines sont ainsi contraintes de rester à la maison pendant leurs règles, ne pouvant pas se rendre à l’école à cause du manque d’hygiène menstruelle adéquate. De plus, elles sont souvent victimes de moqueries et de remarques dégradantes en raison de la stigmatisation autour de leurs règles. Dans des situations extrêmes, certaines filles utilisent des morceaux de vêtements ou des feuilles de plantes comme substituts aux protections menstruelles.
Lors de la réunion, des propositions concrètes ont été formulées pour améliorer la gestion de l’hygiène menstruelle. Parmi ces propositions figurent la sensibilisation des agents de santé aux questions liées aux menstruations, une éducation renforcée à ce sujet, ainsi que la mise en place d’infrastructures adaptées, telles que des toilettes et des espaces privés pour les filles dans les écoles.
Dans cette optique, Uwezo Afrika Initiative a également lancé des clubs Maisha dans les écoles de la ville de Bukavu et du territoire de Kabare. Ces clubs servent de lieux d’échange et de sensibilisation sur la santé sexuelle, la reproduction et les questions de genre, en particulier les enjeux liés à la santé menstruelle.
Rachel FADHILI
