
C’est avec une profonde tristesse que nous apprenons le décès de Michel Kizibisha dit Kizim. Il a rendu l’âme le mardi 19 novembre 2024 à l’Hôpital Général de Référence Provincial de Bukavu, à l’âge de 63 ans. Son décès marque la fin d’une vie dédiée à la paix, au développement et à l’engagement humanitaire. L’inhumation de l’illustre disparu aura lieu le vendredi 22 novembre 2024 à Uvira, ville où il a vécu et œuvré de nombreuses années au service de la communauté.
Journaliste pionnier à la Radio-Télévision Nationale Congolaise, Rtnc, sous-station d’Uvira, Miche Kizim a été l’un des acteurs essentiels du paysage médiatique de la région. Sa carrière a été marquée par un engagement sans relâche pour la diffusion de l’information et le développement communautaire. Il a également cofondé l’Association des Journalistes pour le Développement (Ajpd-Kivu). Il assuré la présidence de cette dernière, contribuant, ainsi, à la formation de nombreux jeunes journalistes.
Feu Michel était aussi un animateur actif des ateliers et revues de presse participatives organisées par Le Souverain Libre à Uvira. Là, il apportait son expertise et sa vision éclairée des enjeux socio-économiques et politiques.
Un engagement profond dans l’humanitaire et la défense des droits humains
Au-delà de son rôle de journaliste, Michel était un homme fortement engagé dans des causes humanitaires et sociales à partir des années 90. Ancien de l’Église Méthodiste Unie à Uvira, il a joué un rôle clé dans l’installation de celle-ci dans la région. Dans cette structure ecclésiastique, il coordonnait le Bureau de projets de l’Église Méthodiste Unie pour la Conférence Annuelle du Kivu. Auparavant, il a vaillamment travaillé pour l’Umcor (United Methodist Committee on Relief). Dans ce sens, il menait des actions de solidarité et d’assistance dans toute la région du Kivu.
Président du Comité de Suivi des Engagements d’Uvira jusqu’à sa mort, il a travaillé en étroite collaboration avec l’organisation Change pour le développement local et la promotion de la paix.
Un fervent artisan de la paix et un acteur infatigable de promotion de la femme. Il a piloté plusieurs projets phares, dont des initiatives comme « Avec la femme, la paix est possible », « AgroPastorale pour la Paix » (AgroPax), « Promotion des Activités Financières des Femmes » (Paf), et « Ensemble, les confessions religieuses engagées pour la cohésion intercommunautaire ». Son engagement s’est également traduit par une campagne de lutte contre la justice populaire, qu’il menait avec passion et détermination.
L’un de ses programmes majeurs, « Renforcement de la Coexistence pacifique entre les Communautés affectées par les Conflits et la Résilience dans les Hauts-Plateaux d’Uvira et de Fizi au Sud-Kivu », Recor, a joué un rôle essentiel dans la promotion de la paix et la réconciliation dans ces régions touchées par les conflits. D’ailleurs, c’est en pleine réalisation des activités de ce projet multisectoriel que ce héros de la paix et du développement bravait la maladie.
Un humanisme sans frontières
L’engagement humanitaire s’étendait bien au-delà de sa zone. Il a régulièrement organisé des assistances humanitaires dans plusieurs régions du Kivu, notamment à Fizi, Uvira, Bukavu, Goma et Beni. C’est le cas de la distribution des vivres et des non-vivres aux sinistrés des quartiers de Nyamugo et Karhale à Bukavu, grâce au soutien financier de Connexion Develop Suisse. Cela manifeste, une nouvelle fois, son dévouement envers les plus vulnérables.
« C’était un homme de cœur, toujours prêt à aider et à soutenir les personnes dans le besoin, même dans les moments les plus difficiles. Son humanisme n’avait pas de limite » témoigne Sylvain-Dominique Akilimali, son collaborateur de longue date.
Un héritage précieux
Le départ de Michel Kizim laisse un vide immense dans le secteur humanitaire, médiatique et dans la communauté locale d’Uvira. Cependant, son héritage vivra à travers les nombreux projets qu’il a initiés et les vies qu’il a touchées. Un hommage solennel lui sera rendu lors de ses funérailles, et ses proches, ainsi que la communauté, continueront à honorer sa mémoire en poursuivant son travail pour la paix, le développement et la justice sociale.
Christian Kika
