Une femme enceinte meurt dans un site minier. Il s’agit du carré minier de Mushangi situé à Luntukulu dans le territoire de Walungu. La terre a enfoui quelques personnes après un éboulement ce lundi passé.
Quelques-unes s’en sortent grièvement blessées. « La femme décédée fréquentait ce site à la recherche du pain quotidien pour la survie de sa famille », indique une source sur place ajoutant que son mari lui, se retrouve en voyage du côté de Kalehe. La police chargée des mines se rend sur le lieu et réussit à extraire les victimes des décombres. L’enterrement de la mère et de son fœtus est intervenu hier mardi 17 novembre en présence des différents responsables des services étatiques du coin.
Un accident émouvant qui vient d’ajouter sur les statistiques, le nombre de personnes décédées à la suite d’un éboulement dans un carré minier. Cette situation relance encore une fois le débat sur la présence des personnes vulnérables dont des femmes et des enfants dans les carrés miniers, qui du reste est interdit.
La rescapée, elle, suit des soins dans un centre de santé mais son état reste critique, se désole notre source.
Dans son rapport intitulé « Comprendre les inégalités dans l’exploitation minière en République Démocratique du Congo », le Bureau d’Etude Scientifiques et Technique, BEST, indique que faute d’alternatives crédibles, les femmes travaillent dans les mines artisanales, c’est-à-dire non industrielles. Certaines d’entre elles opèrent dans le petit commerce et doivent constamment faire face à l’insolvabilité des clients qui recourent parfois à la violence pour régler leurs dettes. Des nombreuses femmes savent malheureusement qu’elles sont exploitées mais elles préfèrent cette situation à la place d’une absence totale de revenu.
La nocivité des activités de ces femmes est importante. Leurs gestes sont des promesses du cancer futur et de malformation de leur progéniture. En plus, personne ne semble faire attention aux risques de leur condition de travail. Aussi bien en ce qui concerne leur sécurité au travail que sur celle de l’environnement, de la santé et de l’hygiène.
La plupart d’entre elles travaillent pieds-nus et sont exposées aux radiations de certains minerais qui nuisent à leur santé reproductive. La majorité des femmes qui travaillent dans les exploitations minières (artisanales) souffrent de perturbation menstruelle et sont victimes d’avortement involontaires.
D’autres encore souffrent de mycose vaginale. En général, les femmes subissent des violences et des chantages au quotidien. Ce travail lui-même constitue une violence. Plus jamais ça !
Claudine Lumvi