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Les résultats d’une enquête menée par Uwezo Afrika Initiative démontrent de quelle manière l’échange en famille autour de la question de l’hygiène menstruelle reste un fait social lié au tabou.

La recherche a été organisée dans 1000 ménages de Bukavu en 2019. Les conclusions démontrent que 3% des parents ont le temps d’échanger avec leurs enfants sur les questions de santé sexuelle, la plupart n’ayant pas le temps pour cela ou ne se sentant pas confortables à aborder cette thématique.

89% des filles ont été ‘’informées’’ sur la gestion de l’hygiène menstruelle par des amies ou des condisciples de classe. Pendant ce temps, 97% des personnes enquêtées n’ont pas le mot approprié en Swahili (langue locale) pour exprimer les menstruations.
Pour la plupart, il s’agit de « soldats », « bérets rouges », « tantes paternels arrivent », « Bishenzi ou absence de civilisation », etc. D’autre part, 60% des filles/femmes ont avoué avoir raté les cours au moins une fois dans leur vie car surpris par les menstrues à l’école et cette dernière ne possédant aucune solution que lui demander de rentrer à la maison.
De sa part, la coordonnatrice de l’association Solidarité des femmes pour le développement intégré, Sofedi, et leader de la Coalition 14, Viviane Sebahire, explique que les jeunes filles connaissent beaucoup de difficultés dans les milieux scolaires, lorsqu’elles ont des règles.
Cette situation rappelle donc la pertinence d’agir, agir dans la dignité pour mettre fin à tous ces tabous autour de la menstruation. A en croire Douce Namwezi, coordinatrice d’Uwezo Africa Initiative, « une gestion de l’hygiène menstruelle comprend également l’utilisation de l’eau et du savon pour laver le corps aussi souvent que nécessaire et l’accès à des installations pour utiliser et gérer les dispositifs de flux mensuel ».

Au Sud Kivu, en particulier et en RDC en général, des milliers des femmes et filles font face au manque des produits appropriés et recourent encore (en 2020) à des pratiques pas hygiéniques telles que le port des morceaux de tissus. Egalement, l’eau propre demeure une denrée rare dans la ville comme dans les territoires, d’où un taux élevé d’infections vaginales.
Cette journée constitue une occasion de s’engager dans le dialogue politique et plaider activement pour l’intégration de la gestion de l’hygiène menstruelle dans les politiques mondiale, nationales et locales de développement des programmes et des projets. Il est donc temps d’agir

  • Egide Kitumaini
  • Rachel Fazili

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