Entre un vol présumé et le lynchage il n’y a qu’un seul pas

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Deux événements malheureux se sont produits simultanément dans la nuit du mercredi à ce jeudi 23 janvier dans le quartier Nyalukemba. Le temps qu’un présumé voleur subissait la violence humaine, d’autres bandits armés opéraient dans le même quartier.

Selon des témoins sur place, une cohorte de bandits tentaient de dévaliser une maison située sur avenue Albert Kayabu à Nguba. Alertée, la population avoisinante est venue à la rescousse de la famille visitée. Il est minuit. Des jeunes ont réussi à empoigner un des malfrats abandonnés par ses pairs qui se sont sauvés dans la nature.

Sans tarder, l’infortuné a été amené au rond point feu-vert situé à quelques mètres du marché de Nguba.

La vie reste-t-elle sacrée ?

Cette population en colère a ainsi brulé vif ce jeune garçon dont l’identité n’est pas reconnue. Cette scène macabre se passe alors que l’article 16 de la constitution de la RD Congo consacre le respect et la protection de la personne humaine. « Toute personne a droit à la vie », rappelle l’alinéa 2 de cet article.

A Ikanga, les hors la loi opèrent en toute quiétude !

Sur cette avenue située non loin du centre de santé de la Croix Rouge, des bandits font incursion  dans le domicile familial de monsieur Patrick Bakenga. Ce dernier a reçu une balle dans la jambe, sa famille terrorisée et plusieurs biens de valeurs emportés entre autres : des bijoux et de l’argent.

Des témoignages indiquent que ces réfractaires étaient en tenue de la police nationale. Depuis le début de l’année 2020, il s’observe une recrudescence de l’insécurité dans cette partie de la ville de Bukavu. Une situation que dénonce la société civile à travers David Cikuru, président du sous-noyau d’Ibanda. Cet activiste des droits de l’homme condamne le fait que l’Etat ne veille pas à la protection des habitants alors « qu’elle devait respecter et protéger la personne humaine », pense le citoyen lambda.

En rétrospective, parlons toujours de ce quartier

Plusieurs personnes subissent la violence dans cette partie de Nguba. La plupart de fois, des cas d’attaques sont signalés aux environs de 22 heures.

Un enseignant de l’Institut Supérieur de Développement Rural, Isdr Bukavu, a été attaqué au niveau de feu vert, et non loin de chez lui. Ses bourreaux portaient des machettes. Nous sommes dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 janvier 2020.

Un homme d’environ trente ans a été battu par d’autres bandits la nuit du dimanche 19 janvier presqu’au même endroit. Ce premier cas de justice populaire enregistré en 2020 à Bukavu, relève-t-il de l’impuissance des services de sécurité à pouvoir assurer la protection des personnes et leurs biens ?

  • Joëlle Bufole
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