Le 13 octobre, lorsqu’on nous a annoncé que nous n’avions plus de directrice, nous n’avons rien cru. Mais lorsque, plus tard, nous sommes passés devant votre fosse mortuaire, nous n’avons pas pu retenir nos cris de détresse, de déception… Ces cris résonneront encore et encore et traverseront le temps et les espaces’’.
Solange est partie, pourtant son combat n’était pas loin de la récompense d’un prix Nobel. Solange, le 5 octobre, la Rd Congo a été honorée d’un prix Nobel à travers le gynécologue qui appuyait ton combat. Je sais que c’est là, l’une de dernières bonnes nouvelles que tu as reçues sur ton lit de malade, et tu as dit avoir l’intention de féliciter le Dr Dénis Mukwege lors de ton retour à Bukavu. Ton dernier éditorial signé dès ton vivant était ‘‘Denis Mukwege, pour l’honneur’’. Un grand message, comme à l’accoutumée, pour tous ceux qui veulent l’entendre. Les lecteurs des éditoriaux du Journal le Souverain libre, pourtant, se posent la question de savoir pourquoi l’année prochaine, une congolaise au profil de Solange ne serait pas lauréate de ce prix. Elle, qui était une véritable combattante
pour la paix, pour l’honneur de la femme, pour la démocratie pour la liberté de la presse, pour le progrès
individuel dans un ensemble cohérent appelé la Rd Congo. C’était un signal fort que le prix Nobel prenne la direction
nette de la Rd Congo. La vérité que l’on a entendue de la part du Dr Denis Mukwege, c’est la même que l’on entendait quotidiennement de la bouche de Solange Lusiku Nsimire. Nous n’avons pas posé une candidature pour qu’elle soit honorée, mais nous revendiquons ce droit à l’honneur par la poursuite, sans relâche, du travail qu’elle a commencé. Solange, tu as été une femme particulière. Le monde entier ainsi que les journalistes congolais l’ont reconnu. Tu as mené des troupes, ici à Bukavu, comme dans le pays, qui ont installé d’importants réseaux de promotion de la femme. Et tu n’avais jamais baissé le bras. Tu nous as prouvé que la femme est capable de beaucoup. Toi, tu en as été un des plus grands exemples illustratifs dans notre pays.
Tu laisses six enfants. Mais ton courage est contagieux. Ton équipe rédactionnelle, ton équipe administrative et
ta famille sommes contaminées par cette bravoure. Ce qui prouve que ta foi a germé avant même que tu changes
d’adresse. La rédaction du journal Le Souverain Libre est en possession de tous les textes que tu nous partageais dans notre réseau interne, i-souverainlibre. Les uns sont inachevés, mais les idées qu’ils véhiculent sont atemporelles.
Mais leur thématiques intarrissables pour le progrès de l’Homme. Elles relèvent du genre, la démocratie, de la rédevabilité sociale, des élections au pays et de l’autonomie de la femme, de la démocratie tropicale, de la sécurité de la femme dans le processus électoral, et bien d’autres. Ils sont légions. Le journal le Souverain libre compte en faire
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