Samedi 29 septembre 2018, 29 jeunes garçons et onze filles achevaient, dans la ville de Bukavu, une formation étendue sur cinq modules. Cette formation a été axée sur plusieurs thèmes : la violence, la prévention et la gestion des conflits, la communication non violente, la non-violence active et la guérison des traumatismes.
Cette formation a été octroyée à de jeunes étudiants, des enseignants du secondaire et du primaire, de jeunes travailleurs du secteur tant privé qu’étatique et à des sans-emploi.
L’organisation Pax Christi Bukavu, une institution relevant de l’église catholique qui s’est donnée pour objectif de prendre le mal en mains
pour soutenir un climat de paix et de stabilité dans le chef de la jeunesse, a clôturé, ce 29 septembre, la première phase de ses sensibilisations des jeunes. Ladite formation avait lieu, pour rappel, en cette période électorale où la manipulation des jeunes par des
hommes politiques et d’autres formes d’antivaleurs sont en cours dans la communauté bukavienne.
Un engagement sans retour
Lors du lancement de la première phase des activités, qui ont duré trois mois, les organisateurs du Réseau Pax Christi, sous-région des Grandslacs africains, se sont promis engagés à l’assurance et à la qualité dans le renforcement des capacités des nouvelles
générations en la non-violence active dans la ville de Bukavu, ainsi qu’à la formation à l’entreprenariat pour les jeunes.
Ce démarrage des activités, voulu rassurant, a conduit à une mobilisation des jeunes actifs sur des valeurs de paix surtout, avec une insistance particulière sur la non-violence active.
Pax Christi, à cette fin, a identifié les jeunes du Groupe saint Jean-Baptiste de la paroisse catholique de Cahi, dans la ville de Bukavu.
Les encadreurs et formateurs de ces jeunes ont été durs lors qu’il s’est agi d’évoquer l’éradication de la violence dans le chef des jeunes et de favoriser un entreprenariat de ces derniers dans la sous-région des Grands-lacs africains. Une devise que les jeunes ont promis de respecter pour assurer la qualité de l’avenir d’une génération éprise de paix et de travail pour l’amélioration du vivre-ensemble dans la région des Grands-lacs.
Des réactions à la première phase des activités
Les activistes de la société civile et défenseurs des droits humains ont vite remarqué que ces activités étaient utiles pour la communauté
du Sud-Kivu, où des jeunes emportés par l’amour de l’argent facile s’étaient fait remarquer dans des troubles, car manipulés par des individus de mauvaise foi et en mal de positionnement. A ce sujet, Amel Katembera Neema,Vmembre activiste du Groupe de dialogue
permanent Kamembe-Bukavu, a salué cette initiative louable pour une paix durable dans la sous-région. Et ce fut une belle entrée en matière pour le coordonnateur de cette organisation, section de la ville de Bukavu. Le témoignage de M. Jacques Kaba Kaba ont été émouvants après une séance d’entretien avec les jeunes venus visiblement s’enquérir de la vision de Pax Christi. Il avait été rappelé, dans les différentes déclarations de clôture de la première formation que Pax Christi Bukavu membre du Réseau Pax International fait partie du réseau Pax Christi Sous-région de Grands Lacs Africains. C’est dans ce cadre, d’ailleurs, qu’avec l’appui du Réseau Pax Christi International, la formation de jeunes sur la non-violence active et l’entrepreneuriat est- réalisable. Ce projet-phare de “Renforcement des nouvelles générations sur la nonviolence active et l’entrepreneuriat de jeunes du Rwanda, du Burundi et de la Rd Congo”, donne déjà ses
premiers fruits, témoigne un jeune membre des mouvements citoyens proche de ses camarades qui avaient bénéficié de la formation durant le trimestre juillet-août-septembre. Pour l’aumônier des jeunes de cette paroisse, l’Abbé Olivier Byenda, cette formation est tombée à point nommé, car elle s’inscrit dans les activités que la paroisse propose aux jeunes de sa paroisse au vu du contexte préélectoral du moment. Tandis que pour M. Augustin Misona, secrétaire de ce groupe de jeunes, cette formation leur a été bénéfique du point de vue des thèmes abordés, qui cadrent avec le contexte actuel en Rd Congo.
« Ce projet est le fruit des travaux des ateliers de Pax Christi International organisés dans la région des Grands-lacs à Goma, en mai 2017, et en novembre 2017 à Kisangani (Rd Congo). Au cours de ces assises, les participants venant du Burundi, du Rwanda et de la
Rd Congo ont décidé de renforcer le réseau Pax Christi dans la région des Grands-lacs africains. Ils ont également identifié une préoccupation commune de mettre en oeuvre un projet sur : « Jeunesse et non-violence active », auquel sera couplé l’entrepreneuriat des
jeunes. Ainsi, de ces travaux de Goma et de Kisangani est né le projet « Renforcement des nouvelles générations en la non-violence active et l’entrepreneuriat » des jeunes. Démographiquement, on a observé un boom chez les jeunes dans de nombreuses régions
d’Afrique, y compris celle des Grands-lacs africains. Néanmoins, il y a une faible représentation des jeunes dans toutes les sphères de la vie, et spécifiquement dans la sphère politique.
Dans la Sous-région des Grands Lacs
Au vu du contexte, caractérisé par l’interrelation entre les conflits dans cette aire géographique, promouvoir des activités régionales axées sur la paix serait une approche pragmatique, plutôt que centrées sur un seul pays : les communautés vivant à proximité de frontières
sont extrêmement vulnérables, en raison des tensions interethniques et du niveau élevé des violences. Les différences sociales entre les ethnies ont contribué aux troubles politiques dans la région entre la Rd Congo, le Burundi et le Rwanda. Cette réalité rend impérative la promotion d’une culture de non-violence active et de transformation pacifique des conflits. »
Pacifique Muliri