« J’attends le porteur »…Une femme originaire d’Idjwi, dans son île lacustre natale, nous a ainsi répondu quand on cherchait
à savoir pourquoi ces ananas s’avariaient dans sa petite hutte au pied d’une colline où elle, veuve, et ses six enfants habitaient.
Le souci était de trouver des porte-faix pour transporter, au dos ou sur la tête, cette récolte d’ananas qui ne finit plus de produire
des quantités industrielles de cette denrée exportée journalièrement par les populations congolaises qui habitent cette
contrée. Idjwi mérite un coup de projecteurs. L’île qui a connu la présence de plusieurs expatriés en tant que prêtres et autres missionnaires, vrais ou pseudos, n’a jamais été liée au grand continent qui est la ville de Bukavu pour la Rd Congo ou encore la
ville de Kibuye du côté du Rwanda. L’île n’est pas non plus électrifiée et aucune compagnie nationale ne s’y est jamais penchée
avec sérénité. La Société nationale d’électricité, dirigée par un fils du Sud-Kivu, depuis maintenant des lustres, avait, au cours
des années précédentes, commandé du matériel électrique pour l’électrification de l’île d’Idjwi. Mais ce matériel a pris de la
rouille, il est devenu incomplet et le peu de pièces accessoires ont pris une destination inconnue. Les paysans se battent pour
éclairer leur maison avec des bougies, des lampes tempêtes et autres lucioles. Mais la prière de cette cultivatrice d’Idjwi a été exaucée. Un
véhicule transportera désormais les récoltes pour les acheminer vers les différents Beachs de l’île d’Idjwi avant de prendre la direction de la ville de Bukavu ou de Goma. Une grande première pour une province des plus enclavées, en termes d’infrastructures routières internes. Idjwi partage ce malheur avec le territoire de Shabunda, notamment, au Sud-Kivu. Cette réflexion sur Idjwi est d’autant plus profonde, car l’île a déjà eu deux députées et la Ceni venait de lui accorder un autre député national. Ainsi, l’île d’Idjwi comprendra deux députés
au niveau national. Une voix de plus qui vient de s’ajouter pour mener le plaidoyer autour d’Idjwi et soulager la souffrance de la cultivatrice. C’est sûr que celui qui disponibilise son véhicule pour tenter d’aider les cultivatrices d’Idjwi à acheminer facilement
leurs produits champêtres vers le lac Kivu, aura affranchi l’île d’une certaine souffrance. Mais, le gros du travail incombe
aux représentant de l’Etat congolais et à tous ceux qui travaillent sur le label de l’Etat congolais. Le feront-ils indubitablement ?
Ce n’est qu’une opinion subjective que nous émettons dans les lignes qui suivent. Impossible de formaliser ce dont la femme a
besoin dans des contrées comme Idjwi et Shabunda. Elle traverse un espace qui ne lui est favorable que comme forme de
terre habitable. Rien n’est plus négation à la vie que ce formalisme résigné où s’enlise la femme du Sud-Kivu. Elle qui produit
et qui manque comment sortir son produit pour le transformer en richesse. Une image de la Rd Congo qui dit-on est potentiellement
riche et dont la population est comptée parmi les plus misérables de la planète ronde. A se demander s’il faudra encore
nourrir la distinction entre la forme et le contenu. La Rd Congo, est-elle potentiellement riche parce que ses habitants sont for-
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