Le porte-parole des FARDC, le Général Major Sylvain Ekenge vient d’être suspendu de ses fonctions par le Chef d’Etat-major Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo.
L’Agence Congolaise de Presse confirme l’information.
La suspension intervient à peine quarante huit heures après avoir tenu des propos jugés discriminatoires contre la communauté tutsi.
Lors de sa sortie médiatique le samedi 27 décembre 2025 à la télévision d’État, la RTNC Kinshasa, le porte-parole des FARDC a accusé les Tutsi de recourir à un stratagème pour pérenniser leur suprématie. En clair, il a affirmé que les hommes d’autres communautés mariés à des femmes tutsi ne sont pas les pères de leurs enfants. Selon lui, les Tutsi protégeraient leur suprématie ou souche en s’infiltrant auprès des couples mixtes pour enfanter au nom d’un mari d’une fille de leur communauté.
Ces propos de nature à décourager ou rompre le vivre-ensemble sont souvent entendus dans la région des Grands-lacs africains. Ce stéréotype met en mal toute potentielle union entre les femmes tutsi et des hommes d’autres communautés : ce qui provoque une potentielle discrimination.
La communauté tutsi de la République Démocratique du Congo, surtout celle du Rwanda dont le régime est en froid avec Kinshasa, estime inadmissible et de trop ces propos. Les réactions sont légion.
Au sein de l’armée régulière comme du gouvernement congolais, des tels propos ne pouvaient être tenus sans provoquer une onde de choc, car la communauté tutsi est aux affaires et le président Felix Tshisekedi affirme haut et fort qu’il faut bannir la discrimination de quelque communauté que ce soit.
D’autre part, de 1998 à nos jours, l’hostilité du Rwanda et certaines rébellions en République Démocratique du Congo fondent leur action sur une présumée discrimination des locuteurs du Kinyarwanda en général, et les Tutsi en particulier.
Des auteurs d’actes subversifs associent la mal-gouvernance de Kinshasa à leur grief principal. Mais certains Tutsi s’inscrivent en faux contre toute discrimination et dénoncent ce qu’ils qualifient de manipulation politicienne ou ethnique.
Faustin MULIRI