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Vendredi 30 juin 2023, l’association des femmes des médias, Afem, tient un point de presse à Bukavu. A cette occasion, elle appelle les professionnels des médias à sensibiliser et à dénoncer la justice populaire perpétrée aux femmes accusées de sorcellerie. Julienne Baseke, Coordinatrice de l’organisme précité charge les services étatiques aussi. Elle précise que les services étatiques doivent assurer le suivi de l’effectivité et de la mise en œuvre de l’Edit provincial interdisant le recours à la justice populaire au Sud-Kivu.

Pour Afem, la réalisation des droits des femmes nécessite l’implication des autorités à tous les niveaux. Cette implication passe par la mise en œuvre des lois et Edits édictés pour la sécurité des personnes et de leurs biens.

Selon cette organisation qui milite pour les droits des femmes, la province dispose d’un édit sur la justice populaire. Ce texte juridique a été promulgué  le 10 janvier 2010. Il a publié dans le bulletin officiel de la province, le 6 avril 2016.

Afem estime que cet édit reste caché. Il n’est pas mis à la connaissance de la population. Pourtant, selon cette association, les femmes sont menacées, lynchées, dénudées, humiliées et tuées ou brulées vives par des groupes d’habitants de leurs zones. Et pour cause ? Elles sont soupçonnées de sorcières. Souvent, leurs maisons sont saccagées et brulées, leurs biens pillés et leurs familles vivent dans l’insécurité.

Afem rappelle qu’elle a documenté 97 cas des femmes accusées de sorcellerie dans différents territoires du Sud-Kivu. Ce monitoring couvre la période d’entre janvier et juin 2023. Elle constate que la plupart des victimes sont accusées injustement sans preuve valable. Elle déplore le silence des communautés et autorités locales face à ces exactions.

Cette situation est aussi alimentée par des fausses prophéties. Des pratiques coutumières ou test traditionnel que l’on fait pour chercher celle qui est à la base du malheur qui arrive dans la communauté.

Face à ce tableau sombre, Afem exhorte les journalistes à faire usage de leurs plumes et micros pour sensibiliser et dénoncer ces actes perpétrés aux femmes, aux filles, aux enfants et aux personnes de troisième âge.

Signalons que cette activité s’est tenue au siège de l’Afem, situé sur l’avenue du Gouverneur, quartier Nylukemba, commune d’Ibanda dans ville de Bukavu.

Christian Kika

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