On tue plus dans le territoire de Fizi. On attaque plus de maisons dans la ville de Bukavu. On braque plus de véhicules dans le territoire de Kalehe. Fizi détient aussi le triste record des enlèvements. Et le territoire de Kabare excelle en justice populaire ou crimes de masse.
La Synergie des associations des jeunes pour l’éducation civique, électorale et la promotion des droits de l’homme au Sud-Kivu, SAJECEK, et Forces vives – Programme de lutte contre la criminalité et l’insécurité dans la ville de Bukavu viennent de totaliser et de consolider leurs rapports mensuels.
Ce rapport annuel totalise exactement mille 362 cas d’insécurité. Il s’agit de 397 tueries, 494 maisons attaquées, 139 véhicules braqués, 220 enlèvements, et 72 cas de justice populaire.
Pour les tueries, 93 cas ont été répertoriés dans le territoire de Fizi, qui devance la ville de Bukavu qui a totalisé 84 cas.
Bukavu tient cependant la mauvaise palme de 133 maisons attaquées, bien avant le territoire de Kalehe avec 64 cas, moins de la moitié du chef-lieu du Sud-Kivu.
Ce territoire de Kalehe détient cependant le record de 61 véhicules braqués, devant le territoire de Fizi où 34 engins automobiles ont été attaqués.
Quant aux enlèvements ou kidnappings, le vaste territoire de Fizi excelle avec 49 cas, talonné par Shabunda qui en cumule 49.
23 cas de justice populaire ont été enregistrés dans le territoire de Kabare, contre 19 à Bukavu.
Le territoire insulaire d’Idjwi n’a enregistré, en 2022, que 5 cas d’insécurité. Il s’agit d’un cas de tuerie, 2 d’enlèvements et 2 de justice populaire.
D’après SAJECEK et Forces vives, la persistance de l’insécurité au Sud-Kivu est une résultante du manque de volonté des autorités politiques et administratives.
La police et l’armée manquent de moyens et elles ont des responsables qui sont des hommes d’affaires, des businessmen.
Des groupes armés continuent à écumer certaines contrées de la province du Sud-Kivu.
Christian Kika