Le 3 trois juillet 2019, s’est tenu en la salle de fête Fiesta une conférence-débat sur la torture en RDC en général, et particulièrement à Bukavu. Cette conférence–débat organisée par la Caritas Développement Bukavu se veut un lieu d’échanges et de sensibilisation autour de la question de la torture.
C’est en marge de la célébration de la Journée Internationale de Soutien aux Victimes de Torture, célébrée chaque 26 juin que cette conférence-débat est organisée. Dans son mot introductif, l’administrateur général de la Caritas Développement Bukavu, Valery Kaluma, souligne l’importance de tenir ces genres des rencontres. Le but affiché étant de provoquer des discussions constructives dans la société sur la problématique liée à la torture. En plus d’ouvrir un débat sur ce fléau qui gangrène notre pays, les objectifs de cette conférence sont entre autre : d’informer et d’éclairer les participants sur la ténacité du cadre légal national et international réprimant la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants, d’accroitre la connaissance et l’intérêt sur l’incidence de la torture en République Démocratique du Congo et au Sud-Kivu en particulier, de renforcer la compréhension et les implications juridiques du principe de l’interdiction absolue de la torture dans la pratique.
En ce qui concerne le Sud-Kivu, Mathilde Mihigo, chargée de projet à la Caritas Développement Bukavu, signale que c’est une réalité que subit la population du Sud-Kivu, mais ce n’est pas une fatalité. Le gouvernement provincial, le parlement provincial et l’assemblée provinciale ont promis de mettre en œuvre les recommandations qui ont été formulées en suivant le programme du nouveau Gouverneur pour que les mécanismes de mise en œuvre soient effectifs au Sud-Kivu, pour que les garanties procédurales soient respectées en faveur des présumés auteurs des délits, que les détenus soient mieux traités, afin que les cas des tortures ne se répètent pas et que le Sud-Kivu soit une province sans torture à l’horizon 2021. Ceci est possible grace à la sensibilisation sur les lois et les conventions qui criminalisent la torture. Ces sensibilisations, qu’organise régulièrement la Caritas Développement sont adressées à la population ainsi qu’aux autorités et décideurs. Mathilde Mihigo, se réjouit de la mise en application par la RDC, des recommandations qui lui ont été faites. Ainsi, La République Démocratique du Congo criminalise la torture et les PTCID (Peines ou Traitement Cruels, inhumains ou dégradants), en promulguant une loi qui érige la torture en une infraction autonome. Toujours sur la même lancée, il y a également, la mise en place des différentes structures qui aide la population à comprendre qu’est-ce que la torture.
Rappelons que la Loi n° 11/008 du 09 juillet 2011 portant criminalisation de la torture en son article ‘48 ter’ prévient que le coupable d’acte de torture, sera puni de dix à vingt ans de servitude pénale principale et d’une amende de cent mille francs congolais à deux cent mille francs congolais lorsque les faits prévus à l’article 48 bis auront causé à la victime un traumatisme grave, une maladie, une incapacité permanente de travail, une déficience physique ou psychologique, ou lorsque la victime est une femme enceinte, un mineur d’âge ou une personne de troisième âge ou vivant avec handicap.
témoignages
Kibwana Iyanho