La République démocratique du Congo continue à souffrir de son mal d’antan. Ont-ils eu tort, ou avaient-ils raison
de se désolidariser de l’accord de Genève ? Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont regardé l’accord de Genève
comme une peste et s’en sont vite éloignés pour ne pas en être contaminés.
Depuis lors, les commentaires vont bon train… Mais attention, dans le Sud-Kivu, des analystes voient différemment ce geste de ces deux leaders politiques de l’opposition. Tort de n’avoir pas associé la femme : le dol de Warwick est
de voir Alain Doss, ancien Envoyé ou le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Rd Congo – d’octobre 2007 jusqu’à octobre 2010 convoquer les opposants au régime de Joseph Kabila pour se choisir un candidat commun, en oubliant de mettre sur sa liste une femme. Celle-ci aurait bien pu être Eve Bazaiba, pour laquelle la libération de Jean-Pierre Bemba n’a été qu’un frein à sa candidature à la présidence de la République, ou encore Marie-Josée Ikofu, la seule candidate femme à la magistrature suprême, que l’accord de Genève ne
serait pas un mort-né, ou qualifié d’outrageuse grivèlerie politique.
Ce qui a conduit deux ténors de l’opposition et participants à ces pourparlers à sortir dudit accord, qui pis est après
y avoir apposé, en bonne et due forme, leur signature, suivie d’une interview triomphaliste de Jean-Pierre Bemba ; un opprobre, selon l’esprit et la lettre du texte signé dans cette rue de Genève.
Ont eu tort, ceux qui sont montés vite au créneau pour vilipender : Comment des gens qui se disent intellectuels peuvent-ils réfléchir de la sorte ? Le Congo est-il maudit ? Vous êtes les premiers à vous plaindre de la dictature de Joseph Kabila Kabange, et vous critiquez les seules personnes, dans ce pays, qui ont eu la décence de se soumettre à la volonté de ceux qu’ils dirigent. Que vaut une parole donnée en privé, face à l’intérêt du grand nombre ? Les grands hommes reviennent souvent sur leurs paroles, surtout lorsqu’il s’agit de privilégier des valeurs qui transcendent leurs intérêts personnels.
Félix Tshisekedi a, pour cette analyste de l’actualité politique au Sud-Kivu, montré une qualité d’homme d’Etat en se soumettant à la volonté de ceux qui ont fait de lui leur leader. C’est un comportement que l’on retrouve rarement, en Afrique. Il comprend, lui, que certains «attachistes», ennemis de leur propre indépendance, réagissent négativement à cela. Mais c’est une leçon pour toute la nation congolaise. Un président d’un parti politique se soumettant à sa base est un Homme d’Etat qui se soumettra, à l’avenir, aux aspirations du peuple. Cela représente une garantie qu’il ne trahira jamais la nation. S’agissant du choix de Genève. Est-ce l’effet d’une drogue collective, ou juste le manque de discernement propre pour certaines personnes ? Pensez-vous que cela soit logique, que d’évoluer
dans ce sens-là ? Aller aux élections face à un dictateur qui a le contrôle sur tout, et espérer le battre avec une personne dépourvue de popularité et de charisme politique nécessaire pour entraîner les masses ! C’est une
aberration, concédons-lui tout ce qui précède. Ceux qui ont jubilé précocement : la personne désignée à Genève comme candidat manifeste un défaut de volonté criant d’aller aux élections, car il pose clairement des conditions insurmontables en ce moment critique du calendrier électoral. Tout porte à croire, compte tenu du deal en présence,
que le choix de Fayulu n’est pas orienté vers l’intérêt du peuple, des aigris qui n’ont pas digéré le rejet de leurs candidats respectifs à la présidence de la République. Ce sont des millions de Congolais éparpillés dans le monde qui sont révoltés contre ce régime depuis bien longtemps, avant même que la molécule de l’opposition ne germe dans
l’esprit de ces hommes qui vous font croire qu’ils sont opposants pour votre bien. Et dans les coulisses de
l’Udps, on n’a aucun intérêt à vouloir la continuité de ce régime. Voilà pourquoi elle a décidé d’écarter ce danger. Ce qu’on ne vous dit pas, c’est que certains politiciens influents ne veulent pas de ces élections en préparation, juste parce qu’ils ne participent pas. À défaut de boycotter, ils ont planifié que leur candidat, si jamais il s’agissait de Fayulu, par miracle, modifie la constitution et organise des élections au terme de deux ans pour qu’ils reviennent.
Question : qu’y gagne le peuple ? Comment un président élu peut-il appliquer son programme en deux ans
? Comment la situation sociale des Congolais changerait-elle durant ce « mandat-transition » ?
Qui a tort, pour le quatrième ?
La Rédaction